« Je m'emporte
pour ce qui m'importe »
Daniel Balavoine dans le texte

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"Je m'emporte..." | Hommages | Balavoine par Manon | Quinze ans déjà

Si j'aimais beaucoup les chansons de Daniel avant de connaître Manon, elle m'a fait découvrir l'homme. Quelques semaines après la fin de notre histoire, j'ai voulu écrire un poème ("Quinze ans déjà") sur cet attachement si fort. Pour cela, j'ai dû passer des heures à consulter et à parcourir sur Internet tous les sites qui parlaient de lui pour mieux m'imprégner de ce qu'il était... Mots choisis.

  • L'engagement

« La jeunesse, c'est pour moi l'âge où on est malléable. C'est pas l'âge où on s'engage, c'est l'âge où on a des opinions, ça veut dire que ça peut changer de jour en jour, d'heure en heure, de minute en minute. Et je suis plus comme ça donc j'ai pas vraiment d'obsessions. D'abord ce sont pas des obsessions de la jeunesse ce dont je parle, c'est mes sentiments, mes opinions, ce qui me passe dans le cœur, ce qui me passe dans la tête. C'est pour ça que je dis... Y a des chansons effectivement dans le dernier album que je viens de faire, qui sont des chansons où je dis des choses qui concernent la politique, qui concernent le pouvoir, que ce soit des choses comme ça. Mais je ne suis pas chanteur engagé. Je chante des opinions, des sentiments et j'essaie de les dire avec le plus de sincérité possible. »

« Tous les gens au moins à un moment de leur vie ont envie de faire quelque chose, des choses comme ça… et je crois que malheureusement les gens laissent trop souvent… trop souvent passer l’envie. Je crois que c’est quand on a envie qu’il faut les faire… parce que peut-être que dans un an ou dans deux ans j’aurais plus envie pour diverses raisons je sais pas, devant l’impuissance, parce que c’est une goutte d’eau dans le désert… Alors je sais qu’en ce moment j’ai envie de le faire, et tant que cette envie me soutiendra, et bien je continuerai… C'est banal, c'est très banal... »

« Il y a un paradoxe dans l'amour. Avec les adjectifs qu'on lui colle, on nous apprend que c'est le sentiment le plus merveilleux et dans notre éducation, c'est celui qu'on nous apprend à dispenser le moins. C'est assez étonnant. Ca veut dire qu'on nous apprend dès le départ qu'on ne peut aimer qu'une femme dans sa vie. Et moi je crois pas que ce soit possible et je crois qu'on peut en aimer une plus que les autres. Je crois pas qu'une femme puisse réunir toutes les qualités pour un homme de même manière qu'un homme ne peut pas réunir toutes les qualités pour une femme. On s'arrange avec, on fait des concessions, ce qui peut être déjà le début d'une fin. Je me dis que si on a l'impression qu'effectivement on peut ressentir un amour durable, eh bien il faut le distiller. »

La chanson testament de Daniel, comme une incroyable et terrible prémonition...

Partir avant les miens
(Paroles et musique : Daniel Balavoine)

Petite foule danse
Autour d'un corps s'endormant
Douceur immense
Pour le départ d'un parent
Calmement
Peint aux couleurs de l'artifice
Des bleus lisses et roses et blancs
Et lentement
Visages tendres sur l'herbe glissent
Se sourient en chuchotant
Et sans le moindre tourment
Ils fêtent mon enterrement

Cendres folles et s'envolent
Sous les yeus pâles et contents
Et s'unissent aux lucioles
Pour vivre un dernier instant
Et à jamais
Restent en suspens

Et j'ai souvent souhaité
Partir avant les miens
Pour ne pas hériter
De leur flamme qui s'éteint
Et m'en aller
En gardant le sentiment
Qu'ils vivront éternellement
Et simplement
Qu'ils fassent que nuit soit claire
Comme aux feux de la Saint-Jean
Que leurs yeux soient grands ouverts
Pour fêter mon enterrement

Père et mère sœurs et frères
Je vous aime puissamment
N'adressez aucune prière
Où que j'aille je vous attends
La poussière vit hors du temps

Il faut rester à la lumière
Dansez buvez en me berçant
Que je vous aime en m'endormant…

Manon s'est inspirée de cette chanson pour écrire, à 17 ans, un poème intitulé "Vivez" qu'elle considérait comme son testament... Un texte magnifique dans lequel elle a une pensée pour tous ceux qui accompagnent sa vie mais dont la lecture m'a plongé dans un cafard monstrueux ! Pourtant, ce très long poème avait été écrit selon Manon un jour où elle était "dingue de vie et pleine d'énergie"...


14 janvier 1986…

Une tache blanche dans un ciel bleu azur, presque trop bleu, comme s'il était filtré : c'est l'hélicoptère de Thierry Sabine, le créateur et le maître d'oeuvre du Paris-Dakar. Pour tous les concurrents en détresse, qu'ils soient blessés ou simplement égarés, cet oiseau de fer est signe de délivrance. C'est la certitude que le calvaire va bientôt prendre fin. Cet hélicoptère est porteur d'espoir et de vie. Le 14 janvier 1986, il deviendra synonyme de mort.

Il est 18 h 05 quand Thierry Sabine décolle de Gao, au Mali, pour rejoindre le terme de l'étape du jour : Gourma Itharous. Quelques minutes plus tôt, il a proposé à Daniel Balavoine de l'accompagner. Le chanteur déteste l'avion, alors, un hélico, vous imaginez, mais c'est tellement pratique... Avec eux, le pilote, François Xavier Bagnoud, le radio, Jean-Paul Le Fur, et une journaliste du Journal du dimanche, Nathalie Odent. Jean-Luc Roy, l'un des amis de Balavoine, ferme la porte de l'appareil. Il est un peu plus tard que prévu : Sabine a donné le coup d'envoi d'un match de football et il a pris du retard. La nuit va tomber, il faut se presser. D'autant que le vent commence à soulever, furieusement, la poussière des pistes. Justement, la voilà, la nuit. Le pilote, inquiet, pose son appareil à 21 kilomètres du but. Sabine appelle par radio le bivouac et demande qu'on lui envoie un véhicule pour terminer le parcours. Sans doute pressés de retrouver la chaude ambiance des arrivées d'étape, Sabine et le pilote décident pourtant de continuer en hélicoptère : ils se guideront en suivant les phares des dernières voitures qui rejoignent le campement. L'appareil doit donc voler très bas. Trop bas. Car, après des dizaines de kilomètres de piste plate, plusieurs cordons de dunes d'une hauteur de 30 mètres marquent l'arrivée sur le fleuve Niger. Le choc est inévitable : l'Ecureuil se disloque en heurtant une dune. Il n'y a aucun survivant.

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