«
Balavoine, mon grand frère et ami de coeur, celui qui m'a tant appris, qui a forgé
mon caractère, mes rêves, mes envies... Ma religion ! Mon regret et ma peine, aussi,
"des larmes et des larmes"... Peu de gens comprennent vraiment ce que je
ressens, c'est très puissant, c'est "filial", viscéral... Je me souviens quand
je suis allé à Biarritz, j'y ai pas cru à cette dalle en marbre blanc, et à ces mots
de fans, à cette date... Je pense, j'y crois toujours pas ! Il reste tellement de lui,
assez pour m'avoir fait comprendre ce que je veux devenir, pour comprendre l'essentiel et
la beauté de vivre, je lui dois beaucoup de ce que je suis, tu comprends... Et ma
manière de vivre, de chanter, de m'exprimer, d'aimer ce et ceux qui m'entourent... ça
vient de lui ! C'est vrai que je ne me mets pas souvent en colère, mais l'insulter lui
c'est m'insulter dans ce que j'ai de plus profond et sensible ! Je le suis dans tout ce
qu'il a pu dire, dans chacun de ses mots... Si tu savais les soirées que j'ai passées
seule à pleurer sur mon lit en ne comprenant pas, en maudissant les dieux, le sort, les
vents de sable qui font que je le rencontrerai jamais, et pire que tout ce qu'il avait
encore pu donner est perdu à tout jamais, et que tous ceux qui l'aiment souffrent, et...
Comment veux-tu croire en Dieu après ça ?! Voilà... »
« A Biarritz, au cimetière Ranquine, juste avant le monument
pour les soldats marocains morts en France durant 39-45, à droite, il y a une tombe toute
blanche, et tout un parterre de mots d'amour et de fleurs... Et sur la dalle blanche, il y
a gravé en doré :
Daniel Balavoine
5 février 1952
14 janvier 1986
Et il y a une de mes larmes qui est tombée au bord des cailloux... Et
des fleurs que j'aurais bien aimé coucher à côté... »
« J'aimerais bien retourner à Biarritz... J'aimerais me laisser
pleurer pour de vrai là-bas, en ce moment, avec mon retour soudain vers le "travail
musical" en groupe, je ressens le manque de sa personne de la même manière que je
le ressentais à douze ans, et je l'aime davantage, davantage toujours... J'aimerais
écrire quelque chose de beau sur lui, mais je n'y arrive pas. Il n'existe pas de mot, je
crois, ou d'une valeur si dérisoire pour dire tout, tout ce qu'il était, sa
générosité, sa pureté de sentiments, sa force, sa volonté, sa franchise et sa
sincérité, sa sensibilité à fleur de peau, et toute cette humanité, et cet amour, et
cet espoir, et cette révolte aussi ! »
«
Balavoine, mon grand frère et ami de coeur, celui qui m'a tant appris, qui a forgé
mon caractère, mes rêves, mes envies... Ma religion ! Mon regret et ma peine, aussi,
"des larmes et des larmes"... Peu de gens comprennent vraiment ce que je
ressens, c'est très puissant, c'est "filial", viscéral... Je me souviens quand
je suis allé à Biarritz, j'y ai pas cru à cette dalle en marbre blanc, et à ces mots
de fans, à cette date... Je pense, j'y crois toujours pas ! Il reste tellement de lui,
assez pour m'avoir fait comprendre ce que je veux devenir, pour comprendre l'essentiel et
la beauté de vivre, je lui dois beaucoup de ce que je suis, tu comprends... Et ma
manière de vivre, de chanter, de m'exprimer, d'aimer ce et ceux qui m'entourent... ça
vient de lui ! C'est vrai que je ne me mets pas souvent en colère, mais l'insulter lui
c'est m'insulter dans ce que j'ai de plus profond et sensible ! Je le suis dans tout ce
qu'il a pu dire, dans chacun de ses mots... Si tu savais les soirées que j'ai passées
seule à pleurer sur mon lit en ne comprenant pas, en maudissant les dieux, le sort, les
vents de sable qui font que je le rencontrerai jamais, et pire que tout ce qu'il avait
encore pu donner est perdu à tout jamais, et que tous ceux qui l'aiment souffrent, et...
Comment veux-tu croire en Dieu après ça ?! Voilà... »
« A Biarritz, au cimetière Ranquine, juste avant le monument
pour les soldats marocains morts en France durant 39-45, à droite, il y a une tombe toute
blanche, et tout un parterre de mots d'amour et de fleurs... Et sur la dalle blanche, il y
a gravé en doré :
« J'aimerais bien retourner à Biarritz... J'aimerais me laisser
pleurer pour de vrai là-bas, en ce moment, avec mon retour soudain vers le "travail
musical" en groupe, je ressens le manque de sa personne de la même manière que je
le ressentais à douze ans, et je l'aime davantage, davantage toujours... J'aimerais
écrire quelque chose de beau sur lui, mais je n'y arrive pas. Il n'existe pas de mot, je
crois, ou d'une valeur si dérisoire pour dire tout, tout ce qu'il était, sa
générosité, sa pureté de sentiments, sa force, sa volonté, sa franchise et sa
sincérité, sa sensibilité à fleur de peau, et toute cette humanité, et cet amour, et
cet espoir, et cette révolte aussi ! »