« Alors voilà, un week-end derrière nous, et combien de semaines devant avant de se revoir ? Moi j'étais tellement bien chez toi, avec toi, je me sentais tellement bien, sans problèmes, sans ces doutes et questions qui gâchent et tracassent... Tellement bien sur ton canapé, dans tes bras, avec ta peluche-tortue pour nous surveiller de son regard meurtier et transperçant, avec la musique, les albums photo et le pot de Nutella... Tellement bien le matin, à regarder les immeubles en face, par la fenêtre, mon thé chaud dans les mains, tes tongs trop grandes pour moi aux pieds, toi qui chantes dans la cuisine et une journée nouvelle qui s'annonce... J'ai des images et des sourires et des voyages plein la tête de ce mini-séjour chez toi, et qu'est-ce que j'adore m'y projeter ! "Y'a des couleurs qu'on oublie pas, le coeur, quelle drôle de caméra, y'a des souvenirs qui nous tiennent chaud, là..." (Berger) Et chaque soir quand je me couche j'y repense, et chaque matin je me lève et... C'était tellement bien, de mon côté, vu de chez moi... Dormir avec toi, à tes côtés, te sentir tout près, respirer, bouger dans ton sommeil... Elans de tendresse silencieuse de moi vers toi quand tu dors... Me réveiller à 90:LO sous le poids d'un bras qui m'enlace et d'un bonjour tout doux murmuré à l'oreille... » (extrait d'une lettre de Manon)

Tu te rappelles Manon ? Nous sommes allés voir Bruel en concert, un soir à Grenoble, comme nous en avions rêvé. NOus avons passé le concert avec un couple à côté de nous, rayonnant d'amour et de tendresse. Nous avons chanté, nous avons dansé, un concert avec toi et tes yeux plein d'étoiles c'était tellement de bonheur ! En sortant, nous avons sauté à cloche-pied, main dans la main, en reprenant les paroles de "au bout de la marelle", elles collaient alors si bien à notre insouciance... Tu te rappelles Manon ?

Extrait mp3 (149 Ko)
« Cinq... Sur toi la main posée te protège et m'invite à ne pas trop douter
Six... semaines sans te voir, première déchirure, faut-il toujours savoir
Sept... vies à vivre ensemble est-ce qu'on joue assez juste pour qu'elles nous ressemblent
Huit... en haut de cette échelle, c'est écrit à la craie, huit lettres pour "je t'aime"
Mais au bout de la marelle, on verra ce qu'on verra...
Elle nous paraît si belle, comme ça
À cloche-pied vers le ciel, à pieds joints, toi et moi,
Et surtout pas regarder en bas, surtout pas
Bien sûr on sait qu'un jour, la pluie pourrait tomber
Mais la pluie c'est peu dire, alors on s'est regardés
Un rayon de soleil se pointe au coin de la rue
Un fou rire, un éclair, alors... On continue... »
(Bruel - Au bout de la marelle)

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MANON ET MOI > Ensemble

Extrait mp3 (164 Ko)
« Oublie ton chagrin, surtout ne crains rien, je prends en main ton destin
Lorsque le danger te menacera, je serai là avec toi
Tu es si forte et si fragile, viens dans mes bras je te ferai une île
Ce lien qui nous lie ne cassera pas, ne pleure pas, je suis là...
Car tu vis dans mon coeur, oui tu vis dans mon coeur
Dès maintenant jusqu'à la nuit des temps
Tu vis dans mon coeur, qu'importe le discours
Tu vivras dans mon coeur, toujours... »
(...toujours...)
(Phil Collins - Toujours dans mon coeur)

Tu te rappelles Manon ? Tout était si fort entre nous, tellement évident, notre relation était si saine, si enivrante, si importante... Nous avions tellement besoin de l'autre ! Nous avons alors commencé à manier sans précautions les "toujours" et les "jamais", nous avons commencé à avoir peur de nous perdre l'un et l'autre, tu te rappelles Manon ? Je t'ai fait la promesse que je ne serais jamais loin de toi et que quoi que la vie nous réserve, nous éviterions les pièges qui séparent ceux qui s'aiment...

Extrait mp3 (107 Ko)
« Tu vis comme dans mon rêve
Tu te réveilles tout contre moi
Chaque jour qui se lève
Me fait douter mais tu es là
A jamais dans mes joies, dans mes désirs
Pour toujours je voudrais caresser ton sourire

Et même si tu cries si tu pleures
Même si les hommes te font peur
Si leur folie t'enchaîne les bras
Je n'serai jamais loin de toi
Et même si demain tu m'oublies
Si tu rêves d'une autre vie
Tu peux partir là où tu voudras
Je n'serai jamais jamais loin de toi

Si la nuit te fait peur
Seule tout au fond de ton coeur
Si tu cherches un ami pense à moi
Je n'serai jamais loin de toi
Et même si demain tu m'oublies
Si tu rêves d'une autre vie
Tu peux partir là où tu voudras
Je n'serai jamais jamais jamais loin de toi

Tu peux partir là où tu voudras
Je n'serai jamais jamais loin de toi... »
(Marlone - Jamais loin de toi)

Extrait mp3 (139 Ko)
« Les mensonges qui rongent, les couteaux dans l’dos en cadeau
Ce s’ra jamais nous, toutes ces histoires de fous
Les paroles de haine, les mauvais poèmes qui s’apprennent par cœeur
Les chansons violons, le jeu des sept erreurs
Ce s’ra jamais nous, 
Les trahisons par ambition, les faux semblants les faux serments
Ce s’ra jamais nous
Les p’tits sourires pour mieux mentir, les grandes histoires d’amour d’un soir
Ce s’ra jamais nous...
Ce s’ra jamais nous
Les larmes aux yeux les souvenirs, les mots d’adieu qui font souffrir
Ce s’ra jamais nous
Ce s’ra pareil mais autrement, côté soleil et sentiment
Ce s’ra toujours nous... »
(Elsa & Voulzy - Jamais nous)

"Parce que c'est toi", tu te rappelles Manon ? C'était "notre" chanson, c'est toi qui me l'avait fait découvrir un jour chez toi, avec un sourire plein d'espièglerie au coin des lèvres. J'ai l'audace d'imaginer que tu as cru un jour à ces paroles, que tu as pu penser un jour que je pouvais être celui-là. Aujourd'hui, ces paroles me font plutôt du mal... Tu te rappelles Manon ?

Extrait mp3 (305 Ko)
« Si tu crois un jour qu’je t’laisserai tomber, pour un détail pour une futilité
N’aie pas peur je saurais bien faire la différence
Si tu crains un jour qu’je t’laisserai fâner, la fin de l’été, un mauvais cap à passer
N’aie pas peur personne d’autre n’pourrait si facilement te remplacer
Oh non pas toi, vraiment pas toi
Parce que c’est toi le seul à qui je peux dire qu’avec toi je n’ai plus peur de vieillir
Parce que c’est toi
Rien que pour ça
Parce que j’avoue j’suis pas non plus tentée d’rester seule dans un monde insensé

Si tu crois un jour qu’tout est à refaire, qu’il faut changer, on était si bien naguère
N’aie pas peur je n’veux pas tout compliquer, pourquoi s’fatiguer
Et commence pas à te cacher pour moi, oh non, je te connais trop bien pour ça
Je connais par coeur ton visage, tes désirs, ces endroits de ton corps qui m’disent encore
Parce que nous c’est fort...
Parce que c’est toi j’oserais tout affronter, et c’est toi à qui j’pourrais pardonner
Parce que c’est toi... Rien que pour ça... »
(Axelle Red - Parce que c'est toi)

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[ Parce que c'est nous - été 2000 ]

Extrait mp3 (282 Ko)
« Pars,
Ce monde va le voir
Va, jamais ne perds l'espoir
Oui, dans ce monde va te voir
Traverse, traverse les miroirs
Je sais que le monde a des dents
Comme nous, le monde se défend
Mais il t'aime comme je t'aime
Alors... faudra bien que tu l'aimes
La vie est un poème
C'est un long... je t'aime
Un vivant poème
Que tu finiras toi-même

Tu es le vivant poème
Tu es le vivant poème... »
(Aubert - Vivant poème)

Tu te rappelles Manon ? Cet été-là, je suis parti en Corse pendant que tu allais en Bretagne pour un mois... Difficile de trouver deux coins de France plus éloignés ! Tu te posais depuis quelques semaines beaucoup de questions sur ce que tu ressentais, sur nous, sur toi et moi... Là-bas, tu te posais pour réfléchir, sans moi et loin de moi.

Nous nous sommes vus un jour - un seul ! - dans tout l'été, entre juillet et août, tu te rappelles Manon ? Nous sommes partis dans ta montagne, c'était une si belle journée ! Nous avons fait l'amour sous un soleil radieux, au milieu des fleurs. Nous avons parlé, longtemps, énormément. De notre relation si forte et si complice, de ces sentiments d'amour et d'amitié qui s'emmêlaient dans ta tête, de ce grand frère comme une référence que tu voyais en moi, de tes envies adolescentes, de ces autres garçons et de tout ce qu'il restait à vivre. Et puis au bout de cette réflexion qui annonçait déjà ton départ à venir, nous avons refait l'amour sous le soleil... Je suis rentré de cette journée plein de confiance et d'espoir en nous. Tu te rappelles Manon ?

Extrait mp3 (112 Ko)
« Le meilleur reste à venir (le meilleur de toi-même)
A l'avenir (le meilleur de nous-même)
On évitera le pire
Aujourd'hui  mieux vaut se dire
Qu'le meilleur reste à venir
Le meilleur reste à venir (le malheur ennemi juré)
A l'avenir (j'avoue c'est décidé)
Si tu restes à mes côtés
La vie vaut bien de meilleures promesses d'avenir... »
(Obispo - Le meilleur reste à venir)

Tu te rappelles Manon ? Finalement, tu as eu peur de partir quelques jours en vacances avec moi, et nous ne nous sommes pas donnés de nouvelles pendant le mois d'août. A la fin de ces deux mois d'été que nous avons passé chacun de notre côté, je t'envoyais une lettre pour te dire à quel point j'avais besoin de te voir très vite, tu me manquais tellement ! J'avais joint à mon envoi des billets de train pour que tu viennes me retrouver, parce que je pensais que nous avions grand besoin de passer du temps ensemble. Après tout ce temps loin de toi, j'avais très peur que tu aies avancé sans moi... J'avais si peur de te perdre, je te sentais t'éloigner...

Extrait mp3 (152 Ko)
« Donne moi des nouvelles de nous
Tu vois rien ne tient plus debout
Donne moi les règles du jeu
A quoi on joue tous les deux ? (…)
Qu’est-ce qu’on attend pour changer tout
J’veux des nouvelles de nous… »
(Obispo - Il faut du temps)

[ Lettre à Manon (1) - août 2000 ]

Tu te rappelles Manon ? Tu m'as appelé quand tu es rentrée, tu avais bien reçu la lettre - et les billets de train. En un coup de fil d'à peine trois minutes, tu t'excusais, tu étais désolée, mais tu ne viendrais pas. Tu savais enfin ce que tu voulais, ou du moins ce que tu ne voulais pas : tu ne voulais plus continuer avec moi... Coup de tonnerre.

Ta voix était pleine d’une assurance dérangeante, je ne l'ai pas reconnue pas, je t'avais sentie si loin déjà... Rien ne me reste de la seconde conversation téléphonique que nous aurons, bien plus tard ce soir-là, au bout de la nuit. Ou plutôt si : le néant.

Le départ de Manon

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